Le lambeau sous-mental : revue de la littérature

Le lambeau sous-mental est un outil précieux dans la chirurgie reconstructrice de la face. Inspiré des lambeaux platysmaux, il est imaginé par Dominique Martin en 1990. Plusieurs travaux ont permis de fiabiliser son prélèvement et d’agrandir son arc de rotation par des techniques d’allongement du pédicule comme l’YV veineux, le prélèvement rétrograde ou la forme hybride. La synthèse des principales séries publiées retrouve 528 patients traités par lambeaux avec un taux de nécrose partielle de 5,1 %, de nécrose totale de 1,7 % et de lésions réversibles de la branche marginale mandibulaire du nerf facial de 1,1 %. Sa plasticité a permis de nombreuses utilisations en comblement des pertes de substances de la face comme la joue, la tempe, le nez, la barbe, la moustache, la patte des cheveux chez l’homme, et l’orbite. Il est utilisé désépidermisé en comblement des parties molles de la face, et pour la reconstruction de l’ensemble des parois de la cavité buccale, la langue, le palais mou, le larynx et même le tiers proximal de l’œsophage avec d’excellents résultats fonctionnels. La variante cutanée perforante ou Submentalis artery perforator flap (SMAP), prélevée au-dessus du muscle platysma, permet un modelage encore plus esthétique. Le développement du vert d’indocyanine et de la caméra infra-rouge permettra dans un avenir proche de visualiser l’étendue de la vascularisation de la palette cutanée pendant l’intervention et diminuer les nécroses post-opératoires.