Les infections du site opératoire après chirurgie rachidienne instrumentée

Le recours à la chirurgie rachidienne instrumentée, c’est-à-dire avec implantation de matériel étranger, est de plus en plus fréquent. Les complications infectieuses de cette chirurgie sont mal connues. Revue systématique de la littérature médicale en langue anglaise ou française. L’infection du site opératoire (ISO) est une complication fréquente de la chirurgie rachidienne instrumentée, survenant après 2 à 5 % des interventions. Les facteurs de risque comprennent notamment le diabète, l’obésité, la dénutrition et les interventions longues, alors que le risque infectieux diminue en cas d’abord chirurgical antérieur et d’intervention à l’étage cervical. La présentation clinique dépend du délai de survenue par rapport à l’implantation du matériel et de l’extension en profondeur de l’infection. Les infections superficielles doivent faire l’objet d’un débridement chirurgical et d’une antibiothérapie courte. Les infections profondes précoces, survenant dans les 30 jours après l’implantation du matériel, sont caractérisées par un taux élevé de bactériémies associées, et une proportion importante d’infections à entérobactéries et Staphylococccus aureus. Elles peuvent être traitées par débridement chirurgical rapide avec maintien de l’implant en place, suivi d’une antibiothérapie de trois mois. Le taux de guérison est alors de plus de 80 %. Les infections tardives sont en général dues à des germes peu virulents, et doivent être traitées par le retrait de l’implant, associé à une antibiothérapie dont la durée n’est pas bien définie. Les ISO après chirurgie rachidienne doivent bénéficier d’une prise en charge spécifique tenant notamment compte du délai de survenue par rapport à la chirurgie initiale. Although spinal fusion surgery has become a common procedure, there are few data about surgical site infections (SSI) following instrumented spinal surgery. Systematic literature review. SSI affect 2 to 5% of patients undergoing instrumented spinal surgery. Diabetes, obesity, malnutrition and longer operations are risk factors for SSI, whereas anterior approach and cervical operations are associated with a low risk. Prognosis and clinical expression of SSI depend on the infection's extension and on the delay between surgery and first symptoms. Superficial infections should be treated with debridement surgery and a short-course of antibiotic therapy. Deep early-onset infections, occurring within 30 days after initial surgery, are most often caused by Staphylococcus aureus or Enterobacteriaceae, and are frequently associated with bacteraemia. Such infections may be treated with prompt surgical debridement with implant retention, combined with a 3-month course of antibiotics. More than 80% of patients treated along these modalities are cured of their infection. Late-onset infections are generally caused by low virulent bacteria. While most authors agree on the need for implant removal for late-onset SSI, optimal length of antibiotic therapy remains controversial. SSI following instrumented spinal surgery present specific therapeutic challenges. Optimal management of these infections should take into account the delay between implant placement and infection's onset.