Savoir « passer la main » devant une situation complexe

Le recours à un ou plusieurs confrères est une pratique médicale habituelle et l’exercice solitaire de la cancérologie est révolu mais il doit encore évoluer pour mieux répondre aux attentes des patients. Le patient et éventuellement ses proches doivent être associés aux démarches diagnostiques et thérapeutiques. L’intérêt du patient et le secret médical sont toujours à respecter. Le praticien radiothérapeute, doit accepter et aider un patient pour la demande d’un second avis. Les réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP) de recours, l’accès aux techniques innovantes, à des protocoles de recherches, à une prise en charge prenant en compte les spécificités des patients telle que la population des adolescents et jeunes adultes sont autant d’outils qu’il faut savoir connaître et manier en respectant les attentes des patients, la pluri-professionnalité et la confraternité. Parfois, lors d’un diagnostic initial, il ressort de tous les avis que l’abstention thérapeutique est la meilleure option à proposer. L’information adaptée et une bonne communication sont alors les atouts pour faire comprendre et accepter au patient que la seule surveillance active ne lui fera pas courir de risque carcinologique tout en préservant sa qualité de vie. Dans le cas d’une récidive, une radiothérapie de rattrapage même réalisable doit être profondément réfléchie et toujours discutée si possible au sein de réseaux dit de tumeurs rares. Dans des situations peu fréquentes ou complexes savoir passer la main à des centres experts peut aussi être salutaire. Les modalités de la radiothérapie se sont diversifiées avec les avancées technologiques et ne sont à présent plus qu’exceptionnellement disponibles sur un même site. Parmi ces techniques de recours, on retrouve la protonthérapie, la contacthérapie, la radiothérapie stéréotaxique avec tracking ou la curiethérapie. Chaque radiothérapeute doit connaître les bénéfices en survie, contrôle local ou préservation fonctionnelle de ces modalités ainsi que leurs organisations spécifiques qui en facilitent l’adressage. Seeking a second medical advice as a medical practitioner is a frequent situation that should be facilitated to best suit patients’ expectations, while maintaining medical confidentiality. The patient and his relatives need to be involved with diagnostic and therapeutic procedures. The radiation oncologist should accept and help a patient who seeks a second advice, and patients will always appreciate when the physician helps them to seek such an advice. Examples that each practitioner should know include tertiary centers tumor boards, centers with access to innovation or clinical research, or with special teams to take care of specific populations such as adolescents and young adults. In some situations, no treatment can also be the best treatment, and it takes time to explain and discuss such watchful waiting strategies to patients. In case of recurrent disease after radiotherapy, salvage reirradiation must be discussed at a tertiary tumor board and weighed against other options, especially for rare and complex cases. Radiation oncology has gained multiple options with technological advances, such as proton therapy, brachytherapy, stereotactic body radiotherapy with respiratory tracking or contact therapy. Radiation oncologists must know the benefits associated with each option in terms of survival, local control or organ preservation in order to address patients to the best practitioner.